Philosophie de l'action de l'équipe
Le champ du travail social et médico-social, tout comme l’homme et les actions sur l’homme auxquels il se réfère et s’emploie, est un objet composite où se déploient de multiples cliniques d’intervention : éducative, psychologique, médicale, pédagogique, culturelle, socio-économique… Ce sont là autant de possibilités de comprendre et de traiter les difficultés du sujet tout en le raccrochant aux différentes dimensions du «vivant» : dimension subjective de l’individu articulée au collectif et à l’épaisseur du social, dans une temporalité ou des contingences immédiates, dans une dimension historique ou une projection vers le futur…
Le travail social trouve sa vocation dans sa capacité à inventer et produire des pratiques qui permettent à des populations dont la situation tendrait à les mettre à l’écart ou à les isoler de continuer à «faire société». C’est donc par sa fonction d’inclusion et de ré-affiliation que la clinique sociale rencontre son originalité mais aussi sa complexité.
Les établissements, les services ou encore les dispositifs de prise en charge sont donc avant tout des lieux d’accueil et de réception des difficultés particulières de l’individu fragilisé : de ses impensés, de ses violences, de ses troubles, de ses carences, de ses errances, de ses incapacités… telles qu’elles auront trouvé à se manifester mais qui resteraient inaudibles si ne leur était pas proposé alors un système de traduction, de réappropriation et enfin de transformation opérant. Symptômes, troubles, résistances… Comment accueillir cette expression brouillée des difficultés individuelles, dans le but non pas de les dissocier, mais bien de les raccrocher à la cohérence d’un sujet global, de ses affiliations et de ses potentialités ? Car bien sûr, la tentation est toujours forte de vouloir les isoler afin de les réduire pour mieux les traiter.
Le travail social trouve sa vocation dans sa capacité à inventer et produire des pratiques qui permettent à des populations dont la situation tendrait à les mettre à l’écart ou à les isoler de continuer à «faire société». C’est donc par sa fonction d’inclusion et de ré-affiliation que la clinique sociale rencontre son originalité mais aussi sa complexité.
Les établissements, les services ou encore les dispositifs de prise en charge sont donc avant tout des lieux d’accueil et de réception des difficultés particulières de l’individu fragilisé : de ses impensés, de ses violences, de ses troubles, de ses carences, de ses errances, de ses incapacités… telles qu’elles auront trouvé à se manifester mais qui resteraient inaudibles si ne leur était pas proposé alors un système de traduction, de réappropriation et enfin de transformation opérant. Symptômes, troubles, résistances… Comment accueillir cette expression brouillée des difficultés individuelles, dans le but non pas de les dissocier, mais bien de les raccrocher à la cohérence d’un sujet global, de ses affiliations et de ses potentialités ? Car bien sûr, la tentation est toujours forte de vouloir les isoler afin de les réduire pour mieux les traiter.
Les professionnels et les équipes, du fait de leur métier, des valeurs et des outils qui les fondent et qu’ils transportent avec eux sont traversés par différents registres, différentes lectures des problématiques qu’ils ont à prendre en charge chacun à leur niveau. Ces différentes registres circulent, traversent l’espace institutionnel et se révèlent de fait polysémiques. Cette polysémie ne peut alors s’entendre que dans des espaces de travail et de réflexion collectifs, institués, «faits pour ça», qui permettent de s’accorder de manière intelligible et pertinente. Dans ces espaces, chacune des partitions langagières doit trouver à s’exprimer de manière différenciée, c’est-à-dire reconnue dans sa spécificité et sa valeur, tout autant qu’articulée et orchestrée. On peut espérer ainsi qu'elles s’enrichissent les unes les autres et non qu'elles s’excluent ou se concurrencent.
Pour rester cohérentes et fidèles à leur vocation initiale et alors que le contexte est de plus en plus contraint, les institutions sociales et médico-sociales ne sauraient se résoudre à ne parler qu’un seul et même langage et à ne faire entendre qu’une seule et même voix sans risquer de s’édifier en « maisons de certitudes » comme la Tour de Babel en son temps... Les établissements sociaux et médico-sociaux se doivent de rester des «maisons ouvertes», sur le monde et ses mutations, sur le collectif et l’épaisseur du social, mais aussi à l’écoute des maux individuels des plus fragiles. «Ouvertes», car capables d’héberger en leur sein non seulement la pluralité des regards et des interprétations mais aussi le débat, le contre-point, la contradiction pour nourrir une élaboration collective et une réflexion commune. L'enjeu est de taille : redonner du volume, de l’inventivité, de la perspective à l’intervention sociale.
Pour rester cohérentes et fidèles à leur vocation initiale et alors que le contexte est de plus en plus contraint, les institutions sociales et médico-sociales ne sauraient se résoudre à ne parler qu’un seul et même langage et à ne faire entendre qu’une seule et même voix sans risquer de s’édifier en « maisons de certitudes » comme la Tour de Babel en son temps... Les établissements sociaux et médico-sociaux se doivent de rester des «maisons ouvertes», sur le monde et ses mutations, sur le collectif et l’épaisseur du social, mais aussi à l’écoute des maux individuels des plus fragiles. «Ouvertes», car capables d’héberger en leur sein non seulement la pluralité des regards et des interprétations mais aussi le débat, le contre-point, la contradiction pour nourrir une élaboration collective et une réflexion commune. L'enjeu est de taille : redonner du volume, de l’inventivité, de la perspective à l’intervention sociale.